Les textes fondateurs ont prévu que les IUFM participent à la recherche en éducation. La mise en œuvre de cette partie de leur mission a été soumise à des aléas variés au cours de leurs vingt ans d’existence comme EPA. Cependant, l’IUFM des Antilles et de la Guyane, « père » des établissements actuels, puis l’IUFM de Guadeloupe ont eu un engagement continu dans le domaine de la recherche, autour des éléments rappelés ci-dessous.
La phase de structuration (1995-2001)
La politique d’aide à la recherche de l’IUFM des Antilles et de la Guyane s’est développée dès l’origine selon deux axes :
- une aide aux enseignants-chercheurs, sans condition de thématique, destinée à faciliter leur accueil dans les équipes de recherche de l’université des Antilles et de la Guyane ;
- la recherche en éducation et formation : en suivant une démarche d’appel d’offres interne initiée par le conseil scientifique et pédagogique, il s’agissait de structurer quelques groupes autour de thématiques ciblées.
Le premier axe s’avérait nécessaire pour recruter et stabiliser les enseignants-chercheurs qui prenaient en charge les formations « second degré » implantées à l’IUFM Antilles-Guyane. Cette politique a permis à 3 des 6 enseignants-chercheurs présents à l’origine de l’IUFM de soutenir une HDR et de devenir professeurs des universités entre 2004 et 2010. Le projet 1998/2001, reprenant et développant ces axes, avait reçu l’avis suivant de la Direction de la Recherche [1]:
La direction scientifique reconnaît l’intérêt du dossier soumis à son appréciation mais ne souhaite pas s’engager dans un financement récurrent de ce PPF [2]. Une aide dans le cadre des actions spécifiques est envisagée pour encourager les équipes (notamment le CREFAG [3]) à développer des coopérations avec des équipes de recherche d’autres universités et à renforcer l’activité de publication dans des revues nationales. Il importe que, placées dans les conditions particulières de l’IUFM des Antilles et de la Guyane, les équipes ne soient pas tentées de disperser leur activité. Le choix de quelques thèmes de recherche (tels qu’ils sont présentés dans le programme 1998-2000) est une démarche pertinente. Les actions spécifiques seront attribuées dans le cadre des équipes reconnues de l’université Antilles Guyane.
Cette évaluation marquait le chemin à suivre pour développer une recherche centrée sur les besoins de la formation des enseignants dans ces territoires.
La phase de renforcement du potentiel en enseignants-chercheurs (2001-2008)
Alors que l’IUFM des Antilles et de la Guyane est scindé en trois IUFM (Guadeloupe, Guyane, Martinique) au 1er janvier 2002, l’urgence va être pour le nouvel IUFM de Guadeloupe, de renforcer son potentiel en enseignants-chercheurs. Ce sera fait, puisque le nombre de postes va passer de 5 postes à sa création à 15 au moment de l’intégration à l’université des Antilles et de la Guyane, réalisée ici en mai 2011, soit trois années après la borne fixée par la loi.
La réforme de la mastérisation (2008-2010)
La réforme de la mastérisation de la formation des professeurs va prendre, aux Antilles et en Guyane, le pas sur l’intégration administrative des IUFM au sein de l’université. C’est dans le cadre de cette réforme que nait le projet du CRREF, un adossement à un laboratoire de recherche en sciences de l’éducation étant nécessaire pour la mise en place des masters éducation et formation.
[1] La seule autre évaluation disponible sur les actions de recherche dans les IUFM des Antilles et de la Guyane est celle fournie par le CNE dans le rapport sur l’IUFM des Antilles et de la Guyane avant sa partition.
[2] Programme pluri formation.
[3] Centre de Recherche en Education et Formation Antilles-Guyane, structure interne à l’IUFM Antilles-Guyane.